Éthiopie, terre de mythes et de découvertes

Partir en voyage en Éthiopie, c'est découvrir une terre de forts contrastes géographiques, climatiques et culturels. Cette incroyable diversité de populations fait que l'Éthiopie fonde son identité sur des mythes et légendes encore profondément ancrés dans l'inconscient collectif.

Situé dans la Corne de l'Afrique, au nord-est de l'Éthiopie et au sud de l'Érythrée, le désert du Danakil fait partie de la dépression de l'Afar. Malgré la forte aridité de cette zone, de nombreux animaux y évoluent : zèbre de Grévy, gazelle de Soemmering, âne sauvage d'Afrique... Un incontournable pour les amoureux de la nature en voyage en Éthiopie. Pour un peu de fraîcheur, on peut combiner cette visite avec la découverte du lac Tana, le plus grand lac d'Éthiopie, et du célèbre Nil Bleu, un fleuve ainsi baptisé en raison de sa couleur foncée due à sa forte teneur en limon. L'Éthiopie présente une grande variété de peuples, principalement dans la région sud du pays, très verdoyante. Dans la vallée de l'Omo, au cours d'un circuit en Éthiopie, on peut découvrir les rites et traditions du peuple Mursi avant de terminer par une balade le long des lacs tropicaux à la faune et flore variées. La reine du royaume de Saba est un personnage mythique notamment citée dans le premier Livre des Rois ou encore la Bible. Elle serait partie d'Axoum avec une très grande caravane chargée d'encens, d'or et de pierres précieuses pour rencontrer le roi Salomon à Jérusalem. Ils tombèrent amoureux et leur histoire donna naissance à de nombreuses légendes. Ménélik Ier, le premier roi de l'Éthiopie, est le fruit de leur union.

80 langues et cultures distinctes, plus de 200 dialectes, six régimes climatiques couvrant des zones désertiques ou de savanes, des reliefs de hauts plateaux et de montagnes abritant une faune et une flore qui leur sont propres. La société est marquée par les influences des deux grandes religions, orthodoxe et musulmane, et par la survivance de rites animistes ancestraux. Tels sont quelques éléments qui donnent une idée de l'extrême diversité de ce pays mythique, terre de prédilection des ethnologues, qui n'a cessé de fasciner à travers les âges.

L'Éthiopie offre un éventail de formes de tourisme aussi varié qu'on peut l'imaginer, promettant de satisfaire les amateurs de sensations fortes et de dépaysement total. Explorer à pied ou à dos d'âne les massifs du Simien, traverser le désert afar en suivant les traces des caravaniers nomades, ou descendre l'Omo en rafting à la rencontre des tribus animistes sont autant d'expériences inoubliables. Au cœur de cette nature sauvage et foisonnante, chaque aventure promet de laisser des souvenirs impérissables.

L'Éthiopie est un pays que l'on ne comprend jamais tout à fait et qui semble s'éloigner au fur et à mesure que l'on croit s'en approcher. S'appuyant sur des mythes et légendes, l'histoire populaire s'y écrit en parallèle de l'histoire officielle, avec laquelle elle se confond souvent. Bien que largement christianisée et islamisée, la population éthiopienne a développé une sorte de syncrétisme mêlant croyances aux esprits, rites de purification et médecine traditionnelle qui voisinent avec les rituels animistes. Si l'on peut parfois se sentir frustré par de telles imprécisions, même les esprits les plus rationnels se laisseront envoûter par ces mythes fondateurs qui ont traversé les âges et qu'aucun Éthiopien n'accepterait de voir remis en cause.

Sur l'échiquier africain, l'Éthiopie semble occuper une place à part qui ne cesse de surprendre et de dérouter même les connaisseurs du continent. Alors qu'Addis-Abeba, siège de l'Union africaine, se revendique capitale diplomatique, la notion d'africanité est plutôt mitigée. Egocentrique et longtemps réticente aux influences extérieures, l'Éthiopie est jalouse de ses particularismes et de sa destinée, dont elle tire un sentiment de supériorité. Au sein du territoire, une structure officieuse de castes s'est dessinée entre les habitants orthodoxes des hauts plateaux (Amharas et Tigréens), dépositaires de l'histoire et du pouvoir depuis des siècles, la majorité Oromo, dont une frange se sent déconsidérée et lutte contre le pouvoir central, et les ethnies aux structures tribales vivant aux confins du pays selon leurs traditions ancestrales. Ces ethnies, qualifiées de "noirs" par leurs compatriotes avec condescendance, semblent étrangères au mysticisme orthodoxe éthiopien, perpétuant des structures sociales et des croyances ancestrales d'une Afrique aux mystères insondables.