Nous avons eu la chance de rencontrer un couple de voyageurs atypiques. Atypiques, car lorsqu’on décide de devenir nomade, oui, cela sort vraiment du cadre. On ne fait pas partie de la famille des “grands voyageurs” ou des “tourdumondistes”. Les voyageurs nomades sont un peu à part, car c’est une décision que bien peu de personnes peuvent prendre.
Nous les avons trouvés tellement attachants que nous avons voulu vous faire partager leur projet qu’ils s’apprêtent à réaliser pour le restant de leur vie ! Ou du moins, pour les prochaines années… Voici une petite interview !
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Bruno 38 ans et Athéna 36 ans. Ça fait 15 ans que nos voyages et notre vie se conjuguent à 2.
Nous sommes très représentatifs de la génération Y. Rois de la débrouille, « slasheurs », flexibles et adaptables, nous avons changé de vie 100 fois déjà. Et nos voyages nous ressemblent et ne se ressemblent pas entre eux.
Nous sommes des voyageurs indépendants et on aime sortir des pistes balisées… Par contre, on se sent aussi à l’aise dans un camion, en bivouac, chez l’habitant ou dans un hôtel de charme.
Ce qui reste toujours commun à tous nos voyages c’est la rencontre des autres. On aime, par dessus tout, partager et se sentir intégrés dans la vie des pays que l’on visite.
Nous avons toujours privilégié les moments vécus. On n’est vraiment pas des adeptes de la check list des choses à faire ou à voir.
Et puis nous sommes des vrais gourmands et pour nous la gastronomie et la table plus généralement, sont des vrais moments de partages, indissociables de nos voyages.
Parlez nous de votre projet
Notre projet de devenir nomade est un peu compliqué à expliquer car il s’agit plus d’un nouveau mode de vie que d’un voyage comme on le connaît.
D’abord il y a l’envie de devenir nomade, mais ça, ça peut se faire même en Europe ou en France.
Ensuite il y a l’envie de voyager.
Ou c’est l’inverse ? On devient nomade pour pouvoir voyager plus ? Toujours cette satanée poule et son satané œuf… 😉
Bref, nous partons en septembre pour l’Asie pour un voyage à durée indéterminée.
On commencera par découvrir le Népal, l’Inde, le Pakistan et le Sri Lanka, puis toute l’Asie. Mais en réalité on ne sait pas vraiment combien de temps ça nous prendra.
On s’écoutera, on reviendra (ou pas), on repartira (ou pas) et on changera peut-être de chemin…
Pour avoir une réponse plus précise, il va falloir nous suivre. Départ le 18 août 2019.
Quel a été l’élément déclencheur de devenir nomade ?
Le voyage a toujours fait partie de nous et ce besoin de bouger aussi. Peut être que c’est une crise de la quarantaine qui se pointe en avance, mais après 6 déménagements, un voyage au long cours, 8 changements pro et une expatriation, on a fini par comprendre que la sédentarité c’était pas notre truc.
En août, nous avons découvert la côte Ouest des Etats Unis. Le lever de soleil sur la Monument Valley a fait vibrer quelque chose en moi (Athéna). Debout 4h, avec un bout de pain sec à admirer un spectacle magique, nous étions heureux… Je suis rentrée et j’ai dit à Bruno : On se plante, la vie c’est pas ça.
Nous tenions un bar à vins à Barcelone qui fonctionnait vraiment bien. On était d’ailleurs entrain d’envisager d’ouvrir plus grand.
Du coup, je lui ai proposé de partir faire le tour du monde pendant un an avant de reprendre un local.
Il m’a répondu NON. Pas question de laisser notre bar qui cartonne pour partir un an, revenir sans rien et tout recommencer.
C’est donc lui qui a été le plus radical et il m’a dit : « Si tu veux qu’on change de vie alors on le fait pour de vrai. »
C’était en septembre dernier. En mars nous sommes devenus nomades et en août nous partons pour l’Asie.
Et chaque jour de cette nouvelle vie nous conforte dans notre choix…
Comment se prépare un voyage au long cours ?
Nous n’avons jamais été des pros de la planification, de toutes façons, on passe notre temps à changer d’avis.
Dans le cadre d’un tour du monde avec une date de départ et une date de retour, j’imagine que planifier l’itinéraire est important.
Mais comme nous n’avons pas de date de retour nous savons où nous arrivons, mais pas beaucoup plus.
Nous avons fait le choix de prendre un aller simple pour Katmandou et d’aviser au fur et à mesure.
Par contre nous nous sommes préparés à ce nouveau mode de vie.
Rendre l’appartement, vendre et donner toutes nos affaires (même ma robe de mariée), se former à des métiers « nomades », créer une structure juridique en France, domicilier nos impôts, faire un bilan sanguin, les vaccins etc…
Et puis, nous sommes devenus minimalistes et nous essayons de consommer le moins possible. Nos seuls achats de 2019 ont été comestibles ou liés à nos déplacements pour partager des moments avec les gens qu’on aime. Rien de matériel. De toutes façons ça ne rentre pas dans nos sacs à dos 😉
Qu’attendez vous de cette nouvelle vie nomade ?
Voyager bien sûr !
Et puis être libre d’être où nous avons envie quand nous en avons envie
Pour nous être nomade c’est être heureux à notre façon. Vivre autrement, une vie plus lente. Et puis, des rencontres, de l’émerveillement et du temps, de la liberté et des surprises…
Revenir à des rapports moins matériels. Réduire nos besoins et tout simplement vivre nos rêves.
C’est surtout être en accord avec nous même. Nous n’avons jamais réussi à rester en place alors ça nous paraît être un mode de vie qui nous correspond plus.
Et puis si ça finit par ne plus nous plaire, on changera encore d’avis, ça ne nous fait pas peur 😉
Quels sont vos plus beaux souvenirs de voyage jusqu’à présent ?
Vous avez du temps là ? Non parce que si vous nous demandez de raconter nos souvenirs de voyages, vous n’êtes pas couchés… Nous sommes bavards alors si vous nous lancez sur notre sujet préféré…
Bon vous l’aurez cherché 😉
Faire du patin à glace à Central Park, voir le soleil se lever sur la Monument Valley, refaire le monde avec Michael un New Yorkais, dans un bar polonais.
Croire qu’on parle le monténégrin à cause de l’excès de Rakja partagée avec une famille au fin fond du Monténégro.
Les habitants d’un village en Turquie, qui sont venus frapper au camion à 7h du matin pour nous offrir un petit déjeuner.
La rencontre avec notre meilleur ami il y a plus de 10 ans dans le désert Tunisien…
Les paysages, les gens, les fous rires, les galères.
Et puis ce Bosnien, à Mostar, qui parlait portugais. Il avait appris la langue parce qu’il avait un jour écouté Amalia Rodriguez et était tombé amoureux du Fado. Nous avons passé la journée avec lui à chanter des classiques de cette musique chère à nos cœurs et à refaire le monde… En portugais au fin fond de la Bosnie…
Y a t-il un pays en particulier qui pourrait vous retenir ?
Tous et aucun à la fois.
Lors de notre premier voyage, nous avons failli rester en Turquie. Mais nous étions beaucoup plus jeunes et moins sûrs de nous à cette époque.
Nous avons l’intention de rester parfois plusieurs mois au même endroit si on s’y sent bien, si on doit bosser, si on est fatigué… mais l’idée est de continuer à bouger, et, je crois que notre curiosité serait frustrée si on s’installait avant d’avoir vu le monde entier 😉
Comme ça, depuis notre confort parisien, on dirait que nous attendons beaucoup de l’Inde, mais à vrai dire on ne sait rien de ce qui nous arrivera dans les prochains mois.
En gros, pour l’instant nous avons le sentiment qu’être nomade est ce qui nous correspond le mieux, mais qui sait ?
Comment vous suivre ?
Tout pareil que si on avait 20 ans 😉 On a même Pinterest héhé
Instagram et Facebook @lesamantsvoyageurs pour des partages spontanés.
Et puis le blog lesamantsvoyageurs.com, pour ceux qui ont envie de rentrer plus dans le détail ou d’avoir des infos de notre aventure ou comment devenir nomade à son tour.
Ah et surtout, si vous avez envie de nous poser des questions ou de nous dire un petit mot par email… On ADORE échanger, alors surtout n’hésitez pas.