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Où trouver ailleurs dans les Caraïbes des dizaines de kilomètres de littoral absolument déserts, sans aucune route ou habitation, seulement sillonnés par des sentiers tracés à la machette et où des tortues luth viennent pondre par dizaines de milliers chaque année  ? Où trouver ailleurs dans les Caraïbes des dizaines de kilomètres carrés de jungles et de forêts tropicales primaires, avec comme seuls habitants des paresseux, des singes hurleurs, des anacondas, des caïmans, des colibris et des papagayos  ? Oui, définitivement, pour les amoureux de nature, Trinité et Tobago sont deux petits paradis encore largement méconnus. Mais ces îles ne sont pas seulement riches de leur nature, elles le sont aussi de leurs habitants. L’authenticité de T&T, c’est aussi celle de sa population, une population aux origines diverses, mélangées, et qui a construit sa singularité et son identité dans un magnifique patchwork, combinaison et recyclage uniques de plusieurs cultures, de plusieurs folklores et de plusieurs musiques.

Le pays roi du carnaval, de la fête et de la musique. Qui a dit que le premier carnaval au monde était celui de Rio au Brésil  ? Certainement quelqu’un qui ne connaissait pas Trinité-et-Tobago. A Trinité, le carnaval est géant. A son approche, durant les mois qui le précèdent, c’est toute l’île qui est saisie par la fièvre. Toute une saison de préparation, rythmée par des fêtes toujours plus nombreuses et dont le rythme s’accélère au fur et à mesure que l’on se rapproche du mardi-gras. Indéniablement, on aime s’amuser à Trinité-et-Tobago. Soca et calypso non-stop. Tempos de toutes les couleurs sur toutes les peaux. Reflets cuivrés réverbérés par les steel-bands, dont les mélodies métalliques vibrent chaque soir dans l’air de Port of Spain au moment des grandes compétitions. Au même titre que Cuba avec la salsa ou que la Jamaïque avec le reggae, Trinité fait partie du petit club des îles Caraïbes qui ont su forger une forte identité culturelle dans leur musique, une musique pleine de pêche et de vitalité. L’expérience des fêtes trinidadiennes est à découvrir et à vivre absolument.

Deux îles, deux voyages. Trinité et Tobago sont deux soeurs de la même origine géologique. Deux fausses jumelles toutefois, à la taille, au caractère et à l’histoire totalement différents. Plus que complémentaires, ces îles sont duales. S’y bousculent, s’y juxtaposent et s’y accolent toutes les images que l’on peut avoir de l’Ile, celle avec un grand I qui n’a cessé de peupler l’imaginaire, les rêves et les histoires. Tour à tour île de western ou île jouet, île de Barbe rouge ou île de Robinson, île de tous les business et île aux cocotiers, île d’aventuriers ou île de farniente, Trinité-et-Tobago, c’est un deux en un. Deux îles pour le prix d’une même destination. L’île aux plages de sable blanc, aux poissons multicolores, aux raies mantas (un petit paradis pour la plongée) à l’indolence créole et aux voiliers  : c’est Tobago, dont l’activité touristique est déjà à peu près implantée. L’île aux forêts vierges et aux marais, l’île du mélange des ethnies et des genres, l’île du carnaval et de la musique  : c’est Trinité, au tourisme encore balbutiant. Oui, Trinité-et-Tobago est un deux-en-un. Une destination consensus où chacun pourra faire son propre dosage entre découverte et confort, carnaval et farniente, écotourisme et plages pour bronzer. Deux conditions pour bien apprécier le cocktail  : à Trinidad, la nécessité d’un goût minimum pour l’aventure, à Tobago, le goût pour la tranquillité nonchalamment affichée.

Copyright Dominique Auzias - Jean Paul Labourdette