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90 % de la population est musulmane, et les 10 % restants sont chrétiens et animistes. Concernant les principales ethnies du pays, la répartition est la suivante : 41 % de Mandingues, 14 % de Peuls, 13 % de Wolofs, plus de 10 % de Sarakholés et 6 % de Diolas.

 

La Gambie a deux saisons. La saison des pluies s’étend de juin à octobre. Il y fait très chaud, on atteint parfois les 40 degrés sur la côte, mais de gros orages viennent rafraîchir le tout en fin de journée. Il peut parfois pleuvoir énormément, et dans ce cas les déplacements peuvent être difficiles dans les zones reculées. Mais la pluie que tout le monde attend depuis très longtemps amène aussi des couleurs et une végétation sublimes. C’est donc une bonne saison pour voyager, surtout si vous aimez avoir l’impression d’être le seul touriste dans le pays. En plus, de bonnes réductions sont proposées dans de nombreux établissements. Par contre, il faut faire très attention aux moustiques et au paludisme durant cette saison, en prévoyant de prendre un traitement en amont et en aval de son séjour.

La saison sèche s’étend quant à elle de novembre à mai, et comme son nom l’indique aucune pluie ne viendra perturber votre séjour. Il s’agit de la « high season », saison la plus touristique du pays. Le soleil est au beau fixe, et les températures avoisinent les 30 degrés sur la côte. Dans les terres le thermomètre peut par contre monter jusqu’à 40 degrés.

 

La musique produite en Gambie est très influencée par les sonorités du Sénégal voisin ainsi que par le Mali un peu plus lointain. Les sonorités mandingues règnent en maître sur la production musicale traditionnelle. Les instruments utilisés sont donc la kora, le balafon et le djembé, le sabar, le mblatt et le gorong. De grands joueurs de kora ont émergé sur la scène gambienne et sont écoutés par des membres de la population issus de toutes les strates sociales.

Certains sont partis à l’étranger pour mélanger leurs instruments à d’autres cultures, ce qui a pu donner des échanges magnifiques comme celui de Philip Glass et Foday Musa Suso… D'autres influences venues d'Amérique avaient déjà permis à des groupes comme The Super Eagles de se faire connaître sur la scène internationale dès le début des années 1960.

En ce qui concerne les musiques actuelles écoutées par les jeunes, on ne peut pas passer à côté de la suprématie des musiques jamaïcaines et nigérianes sur le territoire gambien. Ils écoutent principalement du reggae/ragga et de l’afrobeat nouvelle génération. Ces dernières années, de nombreux artistes sont venus tout droit de Kingston (Sizzla, Capleton, Morgan Heritage, Buju Banton, Busy Signal…) et de Lagos (Wizkid, P-Square...) pour se produire devant un public de fans.
 

En 1783, le Traité de Versailles permet à la Grande-Bretagne d’acquérir la Gambie, qui accède ensuite en 1820 au statut de protectorat. Avant même ces accords, les Anglais exploitaient là-bas la manne financière que représentait l’esclavage. Mais à son abolition, en 1807, le gouvernement installe une base militaire à Bathurst (actuelle Banjul) afin de lutter contre ceux qui tentent encore de profiter de ce commerce. Dans le même temps, il a fallu trouver un nouveau moyen de rendre ce territoire rentable. La Gambie n’avait que peu de matières premières à exploiter, et a donc importé la cacahuète afin d’en produire intensivement.

Plus tard, des troubles dans le commerce mondial, causés par une concurrence sur le marché des arachides trop importante, ont conduit à la tenue de la conférence de Berlin en 1884-1885. C’est alors que le territoire de Gambie est déclaré colonie anglaise, et que ses frontières calquées sur le fleuve sont dessinées. Cette période coloniale durera 80 ans. Il faudra en effet attendre le début des années 1960 pour qu’un jeune politique gambien prenne le pouvoir.

David Jawara, jeune vétérinaire originaire de la région du centre, s’est créé un réseau solide d’agriculteurs et de chefs de villages lors de ses tournées pour aller soigner le bétail aux quatre coins du pays. Il fonde alors le People’s Progressive Party et devient rapidement Premier ministre. Ainsi, son parti domine rapidement le paysage politique gambien, en accord tacite avec la puissance britannique. L’indépendance est ensuite proclamée le 18 février 1965. Le pays devient une République cinq ans plus tard et intègre le Commonwealth. David Jawara change son prénom en Dawada, et devient le premier président de cette nation.

Les dix premières années de son mandat se passent relativement bien. Le cours de la cacahuète est élevé, et son exportation permet de développer quelques infrastructures basiques et nécessaires pour le développement du pays. Au départ des Anglais, seuls deux hôpitaux et deux lycées publics étaient construits. Il y avait donc beaucoup à faire. Mais au milieu des années 1970, le gouvernement commence à être accusé de corruption par des partis d’opposition, et la population se plaint des disparités sociales écrasantes dans le pays alors que le cours de la cacahuète connaît une baisse drastique. Le Conseil national de la Révolution profite donc de ce contexte d’instabilité pour tenter de prendre le pouvoir. Pour faire face à cette tentative de coup d’Etat, Dawada Jawara demande un soutien militaire aux Sénégalais. Il l’obtient rapidement, ce qui lui permettra ensuite de rester au pouvoir 13 ans supplémentaires.

En 1994, un nouveau coup d’Etat prend toute la population par surprise. Yahya Jammeh, jeune militaire à la tête de ce renversement, prend le contrôle du pays et est accueilli les bras ouverts par une population toujours fatiguée par son chef. Il faudra attendre deux ans pour l’organisation d’élections en bonne et due forme qui permettent à Yahya Jammeh de devenir le deuxième président de la République de Gambie.

Durant son accès au pouvoir, les observateurs internationaux ont constaté la mise en place d’un Etat policier. Plusieurs affaires retentissantes ont beaucoup inquiété la presse étrangère. On se souvient notamment de l’annonce du président en 2007 d’avoir découvert un remède contre le VIH préparé à base de plantes et de fruits frais. Un manque de liberté de la presse et de parole sur le plan national a été aussi dénoncé. L’affaire du meurtre en 2006 du journaliste Ebrima Manneh par la police gambienne est encore présente dans de nombreuses mémoires. Enfin, le président a été critiqué pour ses prises de position très fermes contre l’homosexualité, menaçant même d’instaurer la peine de mort pour les membres de cette communauté.
 

Copyright Dominique Auzias - Jean Paul Labourdette